Décidément, c’est pas la semaine à Léa. Déjà, après son interview du milliardaire en cavale Carlos Ghosn, avec lequel elle avait l’impression de faire un scoop mondial, la journaliste de service public (France Inter et France 2) s’est fait huer sur les réseaux sociaux. Même son collègue de radio Guillaume Meurice y a été de son coup de pompe :
Trop cool Catherine et Léa !! On peut faire ça avec d’autres taulards en cavale ou il faut absolument qu’ils soient milliardaires ? https://t.co/MVtu1yHhUS
— Guillaume Meurice (@GMeurice) January 9, 2020
Comme si ça ne suffisait pas, voilà qu’elle récidive sur France 2 dans son émission de débats à la con qu’elle coprésente avec Thomas Sotto, le vieux mâle blanc David Pujadas ayant été dégagé de la présentation politique sur ordre de Delphine Ernotte. Honneur aux femmes, et aux conneries déontologiques.
Nous sommes le mercredi 8 janvier 2019, et Léa tient son scoop mondial : elle interroge, avec sa complaisance habituelle – c’est quand même un membre éminent de l’hyperclasse – l’ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn, en cavale après une évasion surréaliste.
EXCLUSIF RADIO - "Vous savez, je ne suis pas un homme lent et en général quand j'agis, j'agis vite" a assuré Carlos Ghosn dans un entretien exceptionnel avec @LeaSalame. Il affirme avoir organisé "tout seul" sa fuite du Japon. pic.twitter.com/wQGNrHq06b
— France Inter (@franceinter) January 8, 2020
On sent que derrière les questions faussement dures pointe l’admiration de la pseudo journaliste pour l’homme de pouvoir. C’est humain ! Mais ça ne fait pas une interview journalistique, c’est du journalisme people, et on reste polis. C’est surtout la complaisance habituelle de la reine de la Matinale qui a fait ricochet sur les réseaux sociaux. Le service public audiovisuel en sort grandi. De toute façon, son image de paillasson des puissants (on parle du service public, pas de Léa) ne peut pas être pire.
Dans la série j’emmerde la déontologie, Léa a récidivé jeudi 9 janvier 2019 au soir sur France 2 en faisant passer le mari d’une élue LREM à Paris (Florence Berthout, maire du 5e), comme l’écrit Marianne, pour un « quidam ». Une opération mal rafistolée en fin d’émission puisque Léa a cru réparer la couille d’une pichenette. Mais le mal était fait. Et depuis, c’est le shitstorm. Quand on veut organiser un débat sur la réforme des retraites, on ne peut pas faire pire !
« Bien qu’il s’en défende, Didier Desert, restaurateur de son état présenté comme un citoyen lambda, est bel et bien un membre de l’entourage politique de Florence Berthout, transfuge des Républicains dans le camp macroniste. Une information qui n’a pas échappé aux utilisateurs de Twitter pendant l’émission, mais que les téléspectateurs du service public n’ont fini par apprendre qu’à la toute fin du direct, donnant lieu à un léger flottement sur le plateau. »
Pris la main dans le sac dans #VALP sur France 2, Léa Salamé se sent obligée de préciser en fin d’émission qu’un des citoyens lambdas invité pour débattre est marié avec la maire LREM du 5ème à Paris.
On comprend mieux son soutien à la réforme et son exaspération de la grève. pic.twitter.com/HDNRASUbtH
— BalanceTonMedia (@BalanceTonMedia) January 9, 2020
Et pour ceux qui ne lisent pas Twitter :
Pour info, comme le rappelle Marianne, son collègue Thomas Sotto a présenté Didier Desert comme un « restaurateur dans le 3e arrondissement à Paris ». Le service public est magique !
« Pourquoi maintenir la fiction de ce “citoyen lambda” qui n’existe pas, fiction intenable à l’époque des “réseaux sociaux”, comme on l’a vu hier soir ? Que dit cette suicidaire surdité ? » (Daniel Schneidermann)
Le plus drôle, dans cette séquence douloureuse pour la chaîne amirale du groupe France Télévisions, c’est que le mea culpa tardif pondu par Léa l’a été sous la pression des réseaux sociaux, qui ont levé le lièvre pendant le débat bidon. Sans l’Internet, l’arnaque passait comme une lettre à la Poste.
« Alors juste, petite précision : vous êtes le mari de… Florence Berthout, c’est bien ça ? Parce qu’on ne l’a pas dit. Florence Berthout, c’est la maire du 5e arrondissement de Paris, ex-LR qui a rallié Benjamin Griveaux. Juste pour être tout à fait complet… »
Pour être complet, c’est complet ! On sent que la régie a dû souffler assez fort dans l’oreille de la star du bidonnage pour qu’elle ravala sa salive .
Un extrait, tout de même, de l’émission, avec la réponse de Blanquer à une gréviste anti-réforme des retraites :
Et la gueulante habituelle de Philippe Martinez, qui n’a pas tort sur la version définitive du projet de loi :
Heureusement pour Léa, qui accumule les casseroles, elle est protégée, non pas par son professionnalisme, qui laisse à désirer, mais par son statut de « femme ». Sur France Télévisions, c’est la garantie de l’impunité !